Le kayak prend l'eau

Vendredi 6 décembre 2013 : Avoir froid en Martinique c'est possible !

Ce matin, je commence par retourner au ponton écouter les vagues lécher le littoral et regarder les pêcheurs qui relèvent leurs filets.

Jusqu'à présent, nous avons pas mal fait fonctionner nos jambes. Normal pour des "randonneurs". Aujourd'hui, c'est une journée de rupture : nous allons plutôt utiliser les bras puisque nous avons du kayak au programme. L'activité se déroule sur la façade Atlantique, au sud de la Péninsule de la Caravelle et à l'est du Robert. La pointe d'où nous allons débuter s'appelle Pointe Banane, peut-être en raison du sourire que nous affichons en descendant du minibus (mais j'en doute) ?

L'employé commence par un briefing-présentation décalé de l'activité où il est question d'attaques de pirates, d'îlots grouillant de rats mangeurs d'hommes, de lanceurs de cailloux et de noix de coco sur les mauvais pagayeurs ... Pourtant, tout, autour de nous, évoque une excursion bien différente : une eau à la couleur turquoise invitant à prendre la mer, une activité sportive amusante, une baignade et un pique-nique sur une île proche de la barrière de corail et, en apothéose, la découverte des habitants de cette île : des iguanes.

L'employé nous a aussi invités à ne pas lésiner sur les batailles navales sauf pour ceux qui portent les glacières qui seront les "meilleurs amis" de tout le monde forcément. Laëtitia et moi sommes de ceux-là.

Pour le matériel, il nous confie enfin des bidons étanches et précise à ce sujet qu'il ne sert à rien d'amener des vêtements, juste une serviette de plage.

Pendant 45 minutes, nous allons ramer, pas toujours en rythme car lorsque j'observe le paysage, je ne suis plus la cadence proposée par Laëtitia. Mais plus nous progressons et plus nous serons synchronisés.

Nous arrivons tous à l'îlet Chancel relativement groupé et sans mal aux bras. Il s'agit d'une étendue de 3 kilomètres de long. Nous accostons sur une de ses plages. En face de nous, un autre îlet où un bateau de plaisance est encore pour quelques minutes à l'ancre. Pour commencer, nous partons piquer une tête. Quelques poissons colorés circulent dans l'eau bien claire. Je vois aussi des oursins et des concombres de mer.

Puis vient le moment du pique-nique où nous allons jouer les "boulets" de service avec Laëtitia. Comme il commence à pluvioter nous nous réfugions sous un arbre. Manque de bol, c'est le seul spécimen qu'il faut éviter. En effet, situé au bord de la rive, le mancenillier est une essence dangereuse car sa sève est très toxique, ses fruits potentiellement mortels et l'eau qui ruisselle sur ses feuilles est elle aussi corrosive... Xavier, notre guide du jour nous demande donc de changer d'abri. Nous nous exécutons d'emblée pour nous réfugier sous un second mancenillier ... Probablement par mansuétude pour ces deux cas irrécupérables, Xavier nous conduit donc à un troisième arbre plus sûr.

Le temps de procéder à ses manoeuvres, le temps se dégrade fortement et le vent se lève rendant la température difficilement supportable. Nous partons donc tous nous réfugier dans l'eau chaude agitée par des vagues. Certains restent près du bord mais exposent partiellement leurs corps aux bourrasques, d'autres sont plus loin pour s'immerger jusqu'au cou. Sauf qu'à force de rester près de quarante minutes dans l'eau avec une tempête qui ne passe pas, nous commençons à avoir vraiment froid. Pour éviter toute mauvaise surprise, nous décidons donc de nous réfugier sur l'îlet d'en face, celui où était accosté le navire tout à l'heure. Il possède en effet quelques habitations susceptibles de nous protéger.

A toute vitesse, nous couvrons la centaine de mètres nous en séparant pour nous réchauffer au plus vite. Les habitations sont fermées mais des cloisons en bois nous isolent au moins du vent. Entre une demi-heure et quarante minutes vont à nouveau s'écouler avant que nous puissions repartir, toujours dans le mauvais temps. Au moins sommes-nous un peu réchauffés. Autant dire qu'avec ces conditions, le détour pour aller voir les iguanes est abandonné sans regret.

Revenus à notre point de départ, l'employé nous offre des boissons pour nous remettre et, avec Laëtitia, nous marchons un peu en attendant le minibus pour ne pas perdre le peu de chaleur retrouvé.

Retour au centre par Fort-de-France. Sur place, j'effectue mon petit tour quotidien d'avant dîner. Ce soir, nous ne ferons pas long feu car les émotions de la journée nous ont bien fatigués.

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