Journée folklorique

Lundi 2 décembre : Le départ

Le décollage est prévu à 13h20 à Orly, ce qui laisse normalement largement le temps de voir venir. C'était sans compter sur les bonnets rouges et autres pourfendeurs de l'équitaxe qui souhaitent bloquer Paris ce matin et dont le cheval de bataille est la lutte contre les prélèvements en hausse galopante.  Je tourne donc bride : adieu les 5 chevaux de la 306, je pars au triple galop rejoindre le point de rendez-vous en transports en commun. Ma tante m'accompagne. Elle appartient ce matin à la minorité des "bonnets bleus". Je ne connais pas trop la cause qu'ils défendent mais en tout cas, c'est bien sympa de m'accompagner à l'aéroport.

Parvenus sur place, je poursuis involontairement mes péripéties en me présentant au comptoir de la compagnie dans le mauvais terminal... Pas étonnant que l'employé ait du mal à me trouver. Au moins ça lui fera quelque chose à raconter ce soir. Seconde chance : bravo, j'ai trouvé ! Oui je sais il n'y a que deux terminaux à Orly, pas la peine de faire l'intéressant(e).

Au bout de quelques minutes, je suis rejoint par Laëtitia, ma binôme attitrée et meilleure amie. L'idée de la destination lui revient, celle de partir à cette période aussi. Les deux  s'avéreront comme toujours très judicieuses.

Le vol est assuré par Air France. Dans un milieu où la concurrence internationale est rude, chaque compagnie y va de sa petite différence pour attirer le chaland. Toutefois aujourd'hui, la promesse est plutôt édifiante : lors de l'annonce où il se présente peu après l'embarquement, le pilote nous demande de nous préparer à l'atterrissage. Je propose de le faire souffler dans un petit ballon. Qu'en pensez-vous ? Et en plus, ça lui permettre de continuer à planer tout en restant dans l'aéronautique.

Laëtitia n'étant pas à côté de moi, je me plonge dans deux films en espagnol pour m'entraîner en vue de mon prochain séjour là-bas. Avec les repas et quelques jeux, le vol va passer assez vite. Ma voisine d'à côté carbure à l'alcool-médicament : ti-punch, cachet, vin rouge, cachet, bière, cachet, ..., éléphant rose ? Toujours aussi étrange, au lieu de me faire lever, elle préfère la plupart du temps se mettre debout sur les accoudoirs et m'enjamber largement. Mais là je peux comprendre : ça permet de grimper plus facilement sur le dos de l'éléphant rose je suppose.

Sur la fin d'après-midi, notre avion se pose sur le tarmac du Lamentin dans la banlieue de Fort-de-France. La sortie de l'avion met de suite dans l'ambiance avec une vraie bouffée de chaleur qui nous enveloppe. Ca s'annonce bien ce séjour ! Mais la chaleur fait parfois tourner les têtes et c'est un Jean-Claude "Claudio" plutôt folklo qui nous accueille et nous oriente vers le bus. Sa première mission consiste à compter jusqu'à 47 pour s'assurer que tous les passagers sont bien présents dans le bon bus et non dans le voisin qui part vers un autre centre vacances. Les différents décomptes donnent : 46, 48 et encore 46. Je me demande où sont passés les 2 personnes qui ont disparu entre les dénombrements ? Etant probablement au complet, nous prenons la route. En l'espace de 100 mètres, les panneaux routiers nous font progresser de 4km ...

La nuit est tombée et enveloppe le bus, Jean-Claude s'excite tout seul au volant apostrophant sans arrêt d'autres automobilistes pour la plupart terrorisés. Autour de nous, la périphérie de Fort-de-France brille de mille feux : ceux des guirlandes de Noël qui prolifèrent. Le contraste Tropique-Noël est assez saisissant et me rappelle la Thaïlande. N'ayant plus grand monde à chahuter sur la route, Jean-Claude reporte son attention sur les passagères aux premiers rangs du bus et se lance à corps plus que perdu dans la séduction. Dehors, la chaussée ressemble à des montagnes russes bien que nous longions en quasi-permanence le littoral. La distance à couvrir est d'à peine une quarantaine de kilomètres mais il va néanmoins nous falloir une heure pour les parcourir.

A notre arrivée, un pot d'accueil nous attend. Lui succède un premier repas dans une salle en plein air ouverte sur l'océan lorsque la luminosité est suffisante. En plus de faire office de salle à manger, c'est là qu'ont lieu les animations et que se trouve un bar. Nous finissons la journée en prenant possession de notre chambre. Puis, pour ma part, je sombre dans un sommeil à faire pâlir un oposum.

 

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